Tongariro

Nous voici donc au pied du parc national du Tongariro, célèbre pour ses trois grands volcans, dont un plutôt actif.

Comme annoncé hier, la météo est très incertaine et plutôt fraiche.
Au réveil ce matin il faisait 13° dans la chambre. Sous les trois couettes, on n'a pas eu froid et la température est rapidement remontée avec le chauffage (mais les instructions indiquaient de ne pas le laisser branché plus de 2h, donc on ne l'avait pas mis cette nuit - ils font comment en plein hiver ?).

Pour le programme d'aujourd'hui :

- plan A : la traversée alpine du Tongariro 19,4 km, 760m de D+, point culminant à 1886m, avec une navette qui vous emmène au point de départ, après avoir laissé la voiture au parking d'arrivée, de l'autre côté du massif.
On a téléphoné  hier soir, ils prévoient deux navettes ce matin 7h30 et 8h30.
Problèmes : les conditions sont mauvaises, visibilité médiocre, neige (dès 1200 m) et glace sur le chemin, températures négatives, vent violent. Comme ça, ça fait déjà moins envie... surtout qu'une fois engagé, il faut absolument atteindre l'autre côté pour récupérer la voiture.

- plan B : même chose mais au lieu de traverser, on monte jusqu'au sommet pour voir le plus intéressant, si les nuages le permettent, et on redescend par le même chemin.
Pas de navette donc, et on peut rebrousser chemin si ça ne va pas.
C'est mieux mais les conditions restent les mêmes et grimper dans le nuage pour ne rien voir... bof.
On est plutôt bien équipés (sous-vêtements thermiques, polaires, grosses vestes Gore-Tex) mais pas non plus pour des conditions réellement hivernales. On n'a pas voulu emporter nos crampons et piolets en Polynésie.
Il nous reste bien les tubas, mais il faudrait qu'il y ait plus d'1m80 de neige fraiche...

- plan C : le survol
Je téléphone ce matin : "pour l'instant c'est bouché, mais ça peut évoluer, rappelez vers 11h". Ok.

- plan D : faire d'autres randonnées, à une altitude moindre dans le parc.
 Adopté ! (surtout qu'il n'y pas de plan E...).

Direction donc Whakapapa, à environ 1100m d'altitude.
Premier arrêt pour contempler le lac Taupo, le plus grand de N-Z, qui est en fait une ancienne caldeira dont le volcan s'est effondré.

Lac Taupo

Un peu plus loin, on aperçoit au loin la base des volcans, avec de la neige fraiche.

Lac Rotoaira

Au passage, on comprend pourquoi il y a toujours des nuages : il y a une fabrication permanente !!

Fumerolles du Tongariro

Arrivés à Whakapapa, on part pour une boucle d'environ 2h vers la cascade Taaranaki. La température est de 7° et avec le vent, on supporte notre équipement (y compris gants et bonnets). On imagine ce que ça peut donner 700 m plus haut en plein vent...
Balade très sympa, où on passe d'une végétation rabougrie de lande à une forêt en quelques mètres, et d'une averse de neige fondue à un beau rayon de soleil en moins de trois minutes. Quel pays !

Géo-cache en face de la cascade.

Taranaki falls

Petit tour ensuite aux chutes Tawhai, une autre jolie cascade.

Tawhai falls

Pic-nic de bonne heure et une nouvelle boucle (environ 2h30) vers Silica rapids.
Un joli sentier dans une forêt de hêtres australs traverse plusieurs rivières, aux eaux colorées de rouge en raison des oxydes de fer, avant d'arriver dans une zone assez magique. La forêt a laissé place à la lande et de tous côtés l'eau ruisselle en petites cascades sur des roches colorées de rouge ou de jaune (silicates d'aluminium).

Les ravages de l'alcool...

Silica rapids

On termine la boucle en traversant une zone d'anciennes coulées de lave, dans une belle ambiance.
Au loin, les volcans sont toujours sous les nuages, même si quelques trouées laissent parfois entrevoir de beaux pans de montagnes enneigées.
Très belle rando !

De retour à la voiture on monte jusqu'à la station de ski d'Iwikau, juste au-dessus (fermée pour le ski depuis 5 semaines), dans un paysage de blocs volcaniques. c'est assez différent de nos stations des Alpes.

On fait également une halte au visitor center du parc, à Whakapapa,  avant de redescendre.

Et tout à coup, on réalise que le plafond des nuages est bien remonté : le Mt Ruapehu est dégagé, le Ngauruhoe n'a plus qu'une collerette de nuages et le Tongariro semble lui aussi dégagé.

Réactivation immédiate du plan C !!
On s'arrête donc au bureau de Mountain Air, qui fait les survols, pour se renseigner.
Pour l'instant il y a trop de vent mais le pilote prend notre n° de tél. pour nous contacter si c'est possible demain.
On voit maintenant bien les trois volcans et on traîne un peu dans le coin...
Un petit moment après, le gars nous rappelle : ça semble bon, il attend un autre couple dans un 1/4 heure, on peut venir...

Et voilà comment on se retrouve de nouveau dans un petit avion, prêt à nous faire découvrir de nouvelles merveilles depuis le ciel.
Une fois décollé de la petite piste en herbe, l'avion gagne rapidement de l'altitude et on commence à survoler le Tongariro.
C'est grandiose, cratères, fumerolles, lacs aux couleurs bleues et verte, tout y passe.
On distingue le sentier que l'on voulait prendre (cf plan A !).

Les trois volcans en enfilade

Mt Tongariro

Emerald pools

On passe ensuite près du  Ngauruhoe, celui qui est le plus actif, avec sa forme de cône parfaite et son cratère tout enneigé. Ses dernière éruptions remontent à 1996 et 2007.

Mt Ngauruhoe

 

On en prend plein les yeux !
Puis on termine par le grand Ruapehu, le plus haut avec 2797 m, sur le flanc duquel se trouve la petite station de ski. Il y a un lac au sommet, dont la couleur et la température (entre 20 et 40°) sont des indices de l'activité.

Mt Ruapehu

Après environ 40' de vol, retour dans la prairie, avec quelques beaux trous d'air au passage.
Encore une fois un vol formidable, les mots manquent pour exprimer ce qu'on ressent.
Spéciale dédicace pour Evelyne : on a pensé très fort à toi qui aime tant les volcans. Bisous.

On est très chanceux d'avoir eu cette fenêtre météo : en discutant avec d'autres personnes, le couple qui était avec nous dans l'avion avait réservé le vol pour samedi dernier et ça a été reporté chaque jour jusqu'à aujourd'hui jeudi !
Une autre personne nous a expliqué que leur amie avait passé huit jours à attendre de pouvoir faire la randonnée que nous avions projeté, sans pouvoir la faire finalement...

Retour à Turangi tranquille, des images plein la tête...
On est heureux de partager ces moments intenses avec vous, au travers du blog.