mardi 24 avril 2018

Bolivie J4

Au programme aujourd'hui : plus de 420 km pour rentrer au Chili.

Beau lever de soleil depuis l'hôtel et petit-déjeuner face au salar.




On visite rapidement la ville d'Uyuni, à une trentaine de km de là, célèbre pour son cimetière de trains, en plus du salar, bien sûr.










Depuis 1992, Uyuni est devenue le rendez-vous sacré de ceux qu’ont envoûtés le salar de Uyuni et le désert du sud Lípez. Uyuni est une cité étrange, créée en plein milieu de nulle part par le président Aniceto Arce, il y a un peu plus d’un siècle. Actionnaire de la Compania Minera Huanchaca, à capitaux chiliens et boliviens, il avait voulu doter cette partie de la Bolivie d’un carrefour ferroviaire d’où partiraient les trains en direction du Chili et de l’Argentine. C’est après la guerre du Pacifique (dans laquelle cette compagnie, forte de son autorité sur le pouvoir politique bolivien a laissé faire l’envahisseur chilien), que Arce et ses collègues ont décidé de doter les Andes d’un beau réseau ferroviaire. La finalité était lucrative et non pas le développement de la Bolivie. Ainsi, le village minier de Pulacayo, à 40 km de Uyuni, sur la route de Potosí, et propriété à l’époque de la Huanchaca Co, est directement lié à la voie ferrée qui conduit au Chili. Triste sort de cette Bolivie à qui la route de l’argent n’a pas ouvert le chemin du paradis.

L'objectif était la construction d’une voie de communication entre la Bolivie et le littoral chilien, même si le fait de devoir utiliser le territoire chilien a toujours été douloureux pour les Boliviens. Dix-huit ans de négociations, de coups du sort, de combines politiques furent nécessaires pour entamer les travaux rendus difficiles par les rudes conditions climatiques de cette région et son isolement. Sans oublier le terrible tremblement de terre de 1877 qui détruisit une partie du matériel. Pendant ce temps-là, Uyuni était née. Avec ses avenues et ses rues immenses balayées par les vents de l’Altiplano, elle est le fleuron du surréalisme villageois bolivien. Une caserne sur l’avenue Principale, une gare flambant neuve qui voit passer trois ou quatre trains par semaine, un bureau de poste tout droit sorti des Aventures du Pony Express, deux ou trois fous qui errent dans la rue, des couchers de soleil d’apothéose ; quelques aventuriers venus monter leur affaire, soit un bar, ou une agence de voyages, soit un hôtel et, surtout, le plus beau monument de cette route de l’argent, le cimetière de locomotives. Celles-là mêmes qui autrefois transportaient le minerai brillant et qui maintenant accompagnent les âmes d’Aniceto Arce et d’autres patriarches de l’argent, dans l’enfer…
 C’est le désert de sel qui s’étend non loin de la ville qui fait son intérêt. C’est aussi la richesse de cette ressource naturelle, en particulier en lithium, qui fait son attrait, mais cette fois pour les multinationales et non pour les touristes ; un bras de fer intense se joue entre elles et la nouvelle politique de gestion des ressources d’Évo Morales.

Plus loin, l'église de San Cristobal.



On fait halte ensuite à la Valle de Rocas.













Puis dejeuner à Villamar.



La piste se poursuit en montant encore un peu sur l'Altiplano : on évolue sur plusieurs dizaines de km entre 4700 et 4930 m d'altitude, avant une petite péipétie...
On aura parcouru près de 1000 km en Bolivie en 4 jours, uniquement sur des pistes, à l'exception de quelques km de goudron près d'Uyuni.



Dernier regard sur l'Altiplano avant de passer la frontière et de redescendre sur San Pedro de Atacama.


Cette escapade dans le Sud-Lipez aura vraiment été fantastique, avec des paysages grandioses et dans des conditions excellentes. Merci à Gabriel de Prisma Andino pour l'organisation impeccable, à Sébastian, notre guide Franco-Chilien et à Max, excellent chauffeur !

3 commentaires:

  1. Que dire... C'est somptueux, sans exagération !
    Tout est beau, ces lagunas, cette faune exceptionnelle (on aime beaucoup la lapin-écureuil), ces hôtels hors du commun et ce Salar d'Uyuni quelle merveille. Ceci dit en passant nous avons eu lundi un reportage de Jami
    sur France 3 qui se déroulait sur ce Salar. Nous avons communiqué avec vous par la pensée. Merci de nous faire voyager dans ces très beaux pays.

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    1. Nous aussi étions connectés avec vous en pensée, devant tous ces beaux volcans...

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  2. Sont pas avares de fils électriques dans les rues ! Etonnant quand même ce cimetière de train, mais je comprend que c'est un rappel de l'histoire. Le plus inquiétant pour cette région, ce sont les gisements de lithium. Outre la destruction que cela amène, je ne suis pas sûr que la population locale en retire beaucoup d'avantage ! Sympa les formes des rochers dans la vallée de rocas. En tout les cas, votre choix de séjour et de trajet est très judicieux.

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