samedi 30 septembre 2017

Stromboli J2

Encore un excellent petit-déjeuner dans cet hôtel...

La moitié du groupe a opté une journée de repos pour se remettre de l'intense journée d'hier, et ménager les deux bouts de bois qui lui tiennent lieu de cuisses.

Après avoir mis à jour le blog, je vais faire un tour "en ville" et nous rapporte de quoi déjeuner sur la terrasse.
On observe avec intérêt un bateau qui arrive tout près de la côte, juste en face de nous.
Après s'être amarré et avoir déroulé un long tuyau, il procède au ravitaillement en eau de l'île, ce que nous confirme la patronne de l'hôtel. Le pompage va durer jusque dans la nuit.




Le taxi de l'hôtel

Je pars ensuite pour une rando en direction de l'extrémité accessible de l'île de ce côté, vers le hameau de Piscita.

L'île était autrefois composée de villages distincts : Sciari (le port actuel), San Vincenzo (le centre maintenant avec les boutiques), puis Filogrande (pour les pêcheurs) et enfin Piscita (surtout agricole).
L'ensemble forme maintenant le village de Stromboli.
Il y avait autrefois beaucoup de cultures sur les flancs du volcan mais après la grosse éruption de 1930, l'activité agricole s'est éteinte. Le film de Rossellini "Stromboli, terre de Dieu", avec Ingrid Bergman, (cultissime ici) a contribué à l'essor touristique de l'île, qui est maintenant sa seule activité.
A noter également qu'il n'y a pas de contact avec l'autre village de l'île, Ginostra, qui n'est pas accessible par la voie terrestre. 
A remarquer aussi l'importance, en nombre et en taille, des églises.

La ruelle qui traverse le quartier de Psicita est bien sympa, avec encore de belles maisons.













On trouve une plage de sable noire à l'extrémité puis le chemin monte progressivement jusqu'au restaurant Observatorio, le bien nommé, complètement isolé au milieu de nulle part mais qui offre une vue sur le côté actif du volcan.
Je décide de réserver une table pour ce soir, sachant qu'ils proposent une navette au départ de Piscita.


Je continue à monter par un très beau sentier pavé jusqu'à l'altitude de 390m, à la limite de la zone interdite sans guide. Le lieu offre un superbe point de vue sur les fumerolles et "Sciara del Fuoco", cette immense pente abrupte qui se jette dans la mer et sert de déversoir à la lave. Elle est délimitée de chaque côté par de grandes fissures qui canalisent l'écoulement.
On peut y observer quelques fumerolles.
De temps en temps, un grondement sourd se fait entendre et j'assiste à une explosion, certes moins spectaculaire que la nuit, mais on voit bien les jets de lave, même si ce n'est pas rouge en plein jour.
Je redescends un peu pour emprunter un chouette sentier en balcon (enfin, ça monte et descend bien aussi...) qui me ramène au dessus de San Vincenzo (voir la carte sur la journée d'hier).













Après un aller-retour en solo au port pour prendre les billets du bateau de demain, et une bonne douche, nous partons en direction de Piscita pour aller au resto.
Martine se sent en forme et décide de monter à pied, sans attendre la navette.

A peine installés sur la terrasse du resto, une première explosion nous offre un superbe jaillissement de lave.
Il fait nuit et cette fois c'est bien rouge ! On est certes plus loin qu'hier mais on voit quand même très bien.
En 20', nous aurons trois belles explosions. Quel spectacle...
Il se passe ensuite un bon moment de calme ; la chambre magmatique doit se remplir, certainement.
Puis nous aurons encore deux belles explosions avant de partir, et on distingue également de temps en temps le halo d'autres projections émanant d'une bouche qui nous est masquée.
Ah, j'oubliais, le repas était très bon, même si on a un tendance à manger le nez en l'air.
Il faut préciser que les explosions sont brèves (quelques secondes) : il ne faut pas les rater !

A ce sujet, les photos sont extrêmement difficiles à prendre et je n'ai pu capter que la fin des explosions, quand la gerbe de lave retombe, mais c'est déjà çà... De plus, les images ne sont pas toujours nettes en raison des vitesses extrêmement basses utilisées. j'avais bien emmené le pied photo hier, mais impossible de le mettre en place en raison du vent...








Nous rentrons tranquillement, à pied, en savourant ce bonus.
Au total, j'ai parcouru 22km dans l'île aujourd'hui...

C'est un très bon plan pour ceux qui ne veulent pas, ou ne peuvent pas, monter au sommet.
La navette du resto rend ce poste d'observation accessible et dîner, à la bougie, face au volcan, c'est top.
Pour info, il existe aussi des sorties en bateau, qui se positionnent en face du volcan, pour observer les éruptions.

En principe, pas de connexion internet pour les deux jours qui viennent (nous serons à Salina).

vendredi 29 septembre 2017

Stromboli J1 ascension

Quand Eole rencontre Vulcain au royaume de Poséidon...

Un dernier mot avant sur Panaréa, que nous quittons ce matin pour Stromboli.
Cette île a la réputation, dans les guides touristiques, d'être l'île du "bottin mondain" et on a vraiment été très agréablement surpris par son ambiance.
Autre charme de la fin de saison, notre hôtel, très confortable et à deux pas du port, était à 66,50 € la chambre pour 2 avec le petit-déjeuner (mais 260 € en plein saison...) !
Et si on évite les restos haut-de-gamme, on peut manger pour une somme très raisonnable.
Bref, on a beaucoup aimé.


Direction Stromboli, donc, à 40 minutes d'hydrofoil, près un arrêt à Ginostra, le deuxième village de l'île de Stromboli.
Le triporteur de l'hôtel nous attend pur le transfert au "Miramare" : chambre avec terrasse sur la mer, face au Stromboliccio (le petit Stromobli), un gros rocher qui se dresse au-dessus des flots, vestige d'une cheminée du volcan.






On va déjeuner dans le centre, en essayant de faire l'achat de sandwichs pour ce soir. Pas évident... ce seront finalement des parts de pizza à emporter.
On observe un pauvre lézard qui n'arrive pas à grimper sur un mur, eux d'habitude si agiles. Il progresse difficilement sur quelques dizaines de cm avant de retomber lourdement, et de recommencer. On a mal pour lui ; espérons qu'on sera plus doués pour grimper sur le volcan...



Déjeuner pâtes-poisson en terrasse puis retour à la chambre avant le rendez-vous à 16h avec Stromboli-Adventures, avec qui nous avons réservé l'ascension au volcan.
Vérification du matériel obligatoire (par personne) :
chaussures de rando (pas de basket), polaire, veste coupe-vent, 2 T-shirts de rechange, 1,5L d'eau, nourriture, lampe frontale. Ouf, tout y est ! (sinon, il est possible de louer de l'équipement dans le magasin de sport à côté).
Nous ajoutons nos bâtons télescopiques pour ménager nos articulations.
Ce n'est pas l'ascension du siècle mais il faut quand même prendre au sérieux les 900m de dénivelé à monter (et à descendre !) et le temps, qui peut vite changer.
Les casques sont prêtés par l'organisation.
L'ascension est prévue pour arriver en haut à la tombée du jour, les éruptions se voyant beaucoup mieux de nuit. Au programme : 3h de montée, 1h là-haut et 2h de descente. Retour prévu vers 22h.

Notre groupe comprend une quinzaine de personnes. il y a trois ou quatre agences qui ont des guides assermentés (qui sont obligatoires - on ne peut monter seul), dont une "grosse" : Magma-Trek.

Le Stromboli est en activité permanente (plus ou moins intense) depuis au moins 2000 ans. L'île constitue la partie supérieure du volcan (point culminant 924m) dont la base se trouve sous la mer à une profondeur d'environ 2000m.




Le départ se fait à un rythme soutenu : le guide teste un peu les participants.
Le début de la montée se fait sur un bon sentier, dans la végétation. Courte pause pour boire un coup vers 300m d'altitude, puis une pause un peu plus longue à 500m, où le guide nous donne quelques explications.
La vue est belle sur le village.


La dernière partie de la montée se fait d'une traite, et la vue dégagée permet de se rendre compte du grand nombre de groupes qui font l'ascension !





Martine suit parfaitement et la cheville tient le choc. Martine plus forte que le lézard !!


Vers 850m, on arrive sur la crête et stoppe ici une vingtaine de minutes.
On se change vite, on met le casque et on enfile tous les vêtements car ça souffle dur. Eole est en forme mais la bonne nouvelle, c'est qu'il n'y a pas de nuages sur le sommet. Néanmoins les bouches du cratère crachent beaucoup de fumée qui se rabat non loin de nous .
Le soleil se couche au loin dans les nuages et on entend de sourds grondements. Après vérification, ce n'est pas mon estomac, et on a d'ailleurs droit à une petite explosion de lave en contrebas. Waouh.









Après un moment, on grimpe encore de quelques dizaines de mètres (alt. 920m environ), dans les fumées, pour gagner le point d'observation où nous resterons une petite heure.


Tout le monde s'aligne pour profiter du spectacle, chaque groupe ayant son emplacement. Ceux qui étaient partis plus tôt redescendent déjà.
La nuit est tombée et on distingue des rougeoiements plus ou moins intenses au travers des fumées.
Belle ambiance...
Il faut préciser que l'on domine les deux bouches éruptives qui sont situées dans la pente, à environ 200m en contrebas.
A un moment, un bruit terrible se fait entendre, semblable à un avion à réaction passant à basse altitude.
Impressionnant !
Il fait froid, le vent souffle très fort et nous envoie parfois des cendres dans les yeux mais c'est magique !
La nature dans toute sa force...
Et puis, de temps en temps, une explosion intervient et là, c'est le feu d'artifice, avec des gerbes de lave en fusion projetés en l'air. Fabuleux.









Dédicace spéciale aux amateurs de volcans !

Le moment de la descente arrive. On allume les frontales et les 450 premiers mètres de descente se font dans une pente raide de scories (un sable mou composé de cendres noires avec de temps en temps des gros cailloux cachés dedans). La dégringolade est donc rapide !
On retrouve ensuite un sentier plus conventionnel pour regagner le village, où on arrive vers 21h45.

On mange notre pizza sur la terrasse, des images plein les yeux, d'autant que la météo alarmiste il y a trois jours nous avait rendu pessimiste. Belle suprise.