mercredi 3 mai 2017

Bushmen et Quivertree Forest

Lever vers 5h30 et petit-déj dans un décor magnifique.



A 7h, on gagne à pied la réception pour un "morning bushman walk" : quatre bushmen nous présentent leur mode de vie traditionnel.




Les San (ou Bochimen ou Bushmen) seraient présents dans la région depuis 44 000 ans. Ils pratiquent une langue à clics, popularisée par le film "Les Dieux sont tombés sur la tête" dans les années 80.
Persécutés par les Bantous et les Boers puis marginalisés par les colons britanniques, ils vivent aujourd'hui principalement dans le désert du Kalahari.
Traditionnellement chasseurs-cueilleurs, ils sont désormais largement sédentarisés et ne seraient plus qu'environ 100 000, en grande partie au Botswana.
Aujourd'hui relégués sur l'une des terres les plus ingrates du monde, le désert du Kalahari, les San risquent encore de devoir migrer car le gouvernement du Botswana affirme vouloir les intégrer aux "bienfaits de la civilisation" mais, selon les intéressés, il s'agit surtout de laisser la place à la prospection diamantaire que projetterait la De Beers.
En 1997, beaucoup furent expulsés de chez eux et ceux qui sont restés ont subi des diminutions draconiennes de leur territoire de chasse, un harcèlement continuel et des tortures. Au début de l'année 2002, le harcèlement s'est intensifié : leurs pompes à eau ont été détruites, les réserves d'eau vidées dans le désert et la chasse et la cueillette interdites. Considérés comme des braconniers, pratiquement tous les San ont alors été expulsés de la Réserve du Kalahari mais un grand nombre d'entre eux est depuis retourné sur leurs terres ancestrales et beaucoup d'autres veulent en faire autant.
Les raisons de cette expulsion diffèrent grandement selon les parties. Le gouvernement Botswanais met en avant le fait que les Bochimans ne vivaient plus selon leurs traditions, élevant du bétail et troublant ainsi l'équilibre écologique de la réserve. L'ONG britannique Survival International soupçonne quant à elle des intérêts liés aux mines de diamants. En 2010, la Haute Cour Botswanaise a statué que les San ne peuvent utiliser ni construire de puits dans le désert du Kalahari, les privant ainsi d'approvisionnement en eau.
Le mode de vie traditionnel des San est menacé d'extinction imminente.
Ils ont vécu de la même manière pendant des milliers d'années, subsistant sur une terre hostile en vivant en harmonie avec leur environnement et en s'y adaptant. La caractéristique principale est une vie en communauté, pour la chasse ou la cueillette, mais aussi dans le campement.
Les huttes sont construites avec une armature de branches et couvertes d'herbes séchées.
Les chasseurs utilisent l'arc et sont experts dans l'utilisation du poison, en particulier celui, extrêmement puissant, extrait de la larve d'une abeille particulière.

Ceux-là vivent encore de manière plus ou moins ancestrale, mais la plupart sont aujourd'hui dans la modernité.
Certains sont employés au lodge.
Les bushmen nous ont expliqué dans leur langue, avec moult clics, différents aspects de la chasse, du piégeage, de la conservation de l'eau dans les oeufs d'autruche, de l'usage des plantes médicinales ou du feu sans allumettes...
Ce sont d'excellents comédiens et on arrivait à comprendre l'essentiel puis un bushman "moderne" nous traduisait en anglais.
Une superbe marche d'environ 2h, passionnante.
Cette activité pour les touristes leur permet aussi de transmettre aux plus jeunes leurs traditions.








Réalisation d'un piège



Oeuf d'autruche comme réserve d'eau


Usage médicinal des plantes

Préparation du feu






Un exemple de village (reconstitution)








De retour au camp, 2ème  petit-déj puis démontage de la tente et départ.
Nous reprenons la piste vers B1 puis route vers le sud pour 270 km jusqu'à Quivertree forest lodge.
Installation dans un bungalow "soucoupe volante".





Nouveau cheetah feeding puis coucher de soleil au milieu des arbres à carquois et damans. Superbe site.








Républicains Sociaux (dont les nids sont immenses)







 





Le Quiver Tree ou kokerboom est une des plantes les plus intéressantes et caractéristiques des régions chaudes et arides de la Namibie et du nord-ouest le la province Sud-Africaine du Cap. A proprement parlé, ce n'est pas un arbre, mais une variante de plante aloès dont le nom botanique est Aloe Dichotoma. Dichotoma se réfère aux branches fourchées et la plante s'appelle "kokerboom" à cause de l'emploi par les tribus Hottentots de l'écorce et des branches robustes et flexibles pour fabriquer des carquois pour leurs fleches (koker = carquois).
Le kokerboom est un arbre au tronc lisse et épais atteignant jusu'à un mètre d'épaisseur à la base et neuf mètres de hauteur (plus souvent de trois à cinq mètres). On les renontre généralement seuls et par endroits en larges croupes, ce qui crée l'effet d'une forêt. Le kokerboom se propage par semence de graines. Il fleurit pour la première fois a l'âge de 20 a 30 ans. Les fleurs sont de couleur jaune et atteignent une trentaine de centimètres pendant la saison de floraison, à savoir les mois d'hiver de juin et de juillet.
C'est le refuge de nombreux oiseaux. Perchoir stratégique pour les rapaces, lieu de nidification pour d'autres, le nectar de ses fleurs nourrit aussi de nombreuses espèces.
Le kokerboom pousse surtout dans des environnements à forte concentration de rochers noirs (dolérite) qui absorbent une grande capacité de chaleur (température moyenne en été de 38°C). Les rochers servent également à ancrer l'arbre avec ses racines tentaculaires. En plus le kokerboom résiste au gel.
Réputé en raison de sa taille, l'arbre a fait les frais des collectionneurs : quelques 3000 spécimens de différents âges subsistent à l'état sauvage. Il est endémique aux régions élevées du sud du pays.
Les arbres de la forêt poussent naturellement, aucun n'ayant été planté par l'homme. Chacun à entre 200 et 300 ans d'âge. La forêt de kokerboom a été déclarée monument national le premier juin 1955.

La dolérite est une roche éruptive dense, dure et massive, finement grenue, qui s'est formée en profondeur, mais métamorphisée dans un "sill" (inclusion horizontale, due à la remontée de magma dans une faille entre deux couches préexistantes) ou dans un "dyke" (vertical). L'érosion a ensuite fait apparaître la dolérite en surface du fait de son caractère plus résistant.

Le Daman (Hyrax en anglais) est un herbivore de 30 à 60cm (1,5 à 5,5 kg).
Même s'ils n'en ont pas l'allure, ils sont souvent rapprochés, génétiquement, des éléphants !
Petits, robustes, pourvus d'un « moignon de queue », ils possèdent un museau court et de petites pattes puissantes terminées par des doigts munis d'ongles plats.
Leur lèvre supérieure est fendue, laissant parfois apparaître leurs deux incisives supérieures à croissance continue et qui forment de minuscules défenses.
Leur pelage est dense, de couleur brun gris clair à noire et présentant une tâche dorsale plus ou moins foncée suivant les espèces.
Leur espérance de vie est de l'ordre de dix à douze ans.
Grégaires, ils vivent en colonies comptant jusqu'à 80 individus.
Contrairement à la plupart des petites mammifères, les Damans sont diurne.
Incapable de réguler leur température, ils conservent leur chaleur en se serrant les uns contre les autres et en prenant des bains de soleil.
Ils vivent en groupe familiaux ( un mâle territorial, des femelles et leurs petits ).
Les jeunes mâles quittent le groupe vers l'âge de 2 ans.
Ils vivent alors en marge, en espérant prendre la relève du dominant.
Ils sont très bruyants.
Les espèces terrestres gloussent, sifflent et hurlent.
La nuit, les Damans des arbres entament une série de forts cris rauques finissant par un hurlement. 

 Le soir, nous nous faisons notre premier brai (barbecue) devant notre bungalow.

290 km dont 248 sur goudron.



3 commentaires:

  1. c'est vraiment scandaleux toutes ces exactions contre le peuple San....ecoeurant ! sinon, il y a un daman qui fait un drole de tete. Et la nuit, avec tous ces braillements d animaux, vous arriviez a dormir ?

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    1. La faune sauvage se calme en entendant le grondement du ventre affamé du Snoopy-voyageur...

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  2. oui, ça doit foutre les jetons, en effet. Mais quand même avec 5 repas par jour....

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