mardi 17 mai 2016

L'île d'Aix


L'île d'Aix, est située à l'ouest au large de la pointe de la Fumée, qui est l'extrémité de la presqu'île de Fouras, et à l'est de l'île d'Oléron
C'est un petit croissant de terre de 3km de long sur 700m de large, classé sur la liste des sites naturels remarquables. Véritable microcosme où tous les paysages sont représentés, elle ne se découvre qu’à pied ou à bicyclette, la circulation automobile ayant été volontairement limitée au strict nécessaire.
Pour nous, ce sera à pied : c'est parti pour une boucle de plus de 7 km, tout autour de l'île.


En 1067 : Isembert de Châtelaillon fait don de l'île aux Moines de Cluny.
Dès la fin du XIIe siècle, l'île d'Aix devient un site stratégique pour l'Angleterre qui la dispute à la France et, durant tout le XIIIe siècle, les attaques des navires anglais se succèdent, jusqu'en 1286 où l'estuaire de la Charente sépare la Saintonge anglaise de la Saintonge française.
En 1692, le tracé des fortifications, sur les instructions de Vauban, est mis à plat par François Ferry pour défendre La Rochelle, Rochefort, Brouage et l'embouchure de la Charente. Les Britanniques réussissent à s'en emparer, durant la Guerre de Sept Ans, et détruisent les remparts. Ceux-ci sont réparés, ensuite, par des ingénieurs parmi lesquels on compte le physicien Charles-Augustin Coulomb et Pierre Choderlos de Laclos, l'auteur des Liaisons Dangereuses.
En 1794, sous la Révolution, des centaines de prêtres réfractaires sont ensevelis sur l’île d’Aix, morts dans des conditions épouvantables, sur les tristement célèbres pontons de Rochefort (navires démâtés laissés à l'ancre et utilisés comme prisons).

Les 11 et se déroule la bataille de l’île d'Aix. Cette année-là, Napoléon institue le blocus continental. Mais la flotte britannique bloque les ports de l'Empire. 
Les colonies des Antilles étant menacées, Napoléon donne l'ordre d'envoyer une escadre pour porter des approvisionnements et des renforts. Une flotte est rassemblée à cette fin sous le commandement du vice amiral Zacharie Allemand : 11 vaisseaux et 4 frégates sont ainsi ancrés à l'embouchure de la Charente, un peu à l'est de l'île d'Aix, d'où ils sont surveillés par l'escadre du vice-amiral John Gambier, qui mouille un peu au nord, dans la rade des Basques. 
Le 11 avril, profitant d'un vent portant et de la marée montante les anglais laissent dériver, vers les navires français, une trentaine de brûlots. Pour éviter d'être embrasés, les navires français laissent filer leurs ancres et dérivent vers l'estuaire. La plupart s'échouent dans la vase. 
Le lendemain les frégates anglaises canonnent, à bout portant, les navires qui ne sont pas parvenus à se dégager, malgré le passage par dessus bord de quelque 385 canons au fond de la baie. C'est un nouveau désastre pour la flotte de l'Empereur ; les Anglais ont détruit une frégate et quatre vaisseaux de l'escadre française, ruinant les espoirs de renforts pour les colonies menacées aux Antilles.
Napoléon Ier séjourne sur l'île une semaine, du 8 au , avant de quitter à jamais la terre de France. C'est d'ici qu'il embarque, pour le Royaume-Uni, mais est en réalité emmené sur l'île de Sainte-Hélène, bien plus lointaine. Le souvenir de l’empereur plane encore sur l’île, avec le Musée napoléonien et la place Austerlitz.
Le fort Liédot a servi de prison pour de nombreuses personnes. Parmi elles on compte des Communards, après la chute de la Commune de Paris, en 1871. 
Quelques soldats de l'armée impériale russe, insoumis sur le Front français en 1917, épisode peu glorieux de la première guerre mondiale et méconnu : les 81 meneurs de l'insurrection du camp de la Courtine sont déportés à l'île d'Aix.  
Ahmed Ben Bella, dirigeant du FLN, et quatre autres de ses compagnons y séjournent de à , surveillés par une garnison d'environ 150 gendarmes. Ahmed Ben Bella devient, après sa libération et son retour au pays, le premier président de la république algérienne. 
Les habitants de l’île gardent de très mauvais souvenirs de ces années-là : les côtes de l'île étaient surveillées jour et nuit par des postes de gardes disséminés le long de toute la côte et l'île était coupée en deux, dans le hameau de Bois-Joly, par une haute clôture infranchissable, avec poste de garde implanté sur la route, occupé 24h/24.
 
Le fort Enet

Le fort Boyard



Dans les fortifications

Le fort Liédot

La sortie de secours du fort



Les sables jaunes
Tadorne de Belon

Héron cendré


Le fort






Fouras
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2 commentaires:

  1. Evelyne et Gilbert19 mai 2016 à 00:59

    Vous ne devez pas être trop dépaysés avec toutes ces fortifications ! Vauban est passé par là. Ce patrimoine militaire est remarquable.
    Que dire de ces jolies petites maisons basses, identiques à celles
    de l'île de Ré, on adore.
    Bravo pour les photos et les commentaires qui vont avec.

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  2. ah ben voilà, j'avais loupé le début. Vous suivez les traces de Vauban et profitez des paysages paisibles de cette belle région même si apparemment la chaleur n'est pas trop présente. En plus, on apprend plein de choses. Belle promenade !

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