La moitié du groupe a opté une journée de repos pour se remettre de l'intense journée d'hier, et ménager les deux bouts de bois qui lui tiennent lieu de cuisses.
Après avoir mis à jour le blog, je vais faire un tour "en ville" et nous rapporte de quoi déjeuner sur la terrasse.
On observe avec intérêt un bateau qui arrive tout près de la côte, juste en face de nous.
Après s'être amarré et avoir déroulé un long tuyau, il procède au ravitaillement en eau de l'île, ce que nous confirme la patronne de l'hôtel. Le pompage va durer jusque dans la nuit.
Le taxi de l'hôtel |
Je pars ensuite pour une rando en direction de l'extrémité accessible de l'île de ce côté, vers le hameau de Piscita.
L'île était autrefois composée de villages distincts : Sciari (le port actuel), San Vincenzo (le centre maintenant avec les boutiques), puis Filogrande (pour les pêcheurs) et enfin Piscita (surtout agricole).
L'ensemble forme maintenant le village de Stromboli.
Il y avait autrefois beaucoup de cultures sur les flancs du volcan mais après la grosse éruption de 1930, l'activité agricole s'est éteinte. Le film de Rossellini "Stromboli, terre de Dieu", avec Ingrid Bergman, (cultissime ici) a contribué à l'essor touristique de l'île, qui est maintenant sa seule activité.
A noter également qu'il n'y a pas de contact avec l'autre village de l'île, Ginostra, qui n'est pas accessible par la voie terrestre.
A remarquer aussi l'importance, en nombre et en taille, des églises.
La ruelle qui traverse le quartier de Psicita est bien sympa, avec encore de belles maisons.
On trouve une plage de sable noire à l'extrémité puis le chemin monte progressivement jusqu'au restaurant Observatorio, le bien nommé, complètement isolé au milieu de nulle part mais qui offre une vue sur le côté actif du volcan.
Je décide de réserver une table pour ce soir, sachant qu'ils proposent une navette au départ de Piscita.
Je continue à monter par un très beau sentier pavé jusqu'à l'altitude de 390m, à la limite de la zone interdite sans guide. Le lieu offre un superbe point de vue sur les fumerolles et "Sciara del Fuoco", cette immense pente abrupte qui se jette dans la mer et sert de déversoir à la lave. Elle est délimitée de chaque côté par de grandes fissures qui canalisent l'écoulement.
On peut y observer quelques fumerolles.
De temps en temps, un grondement sourd se fait entendre et j'assiste à une explosion, certes moins spectaculaire que la nuit, mais on voit bien les jets de lave, même si ce n'est pas rouge en plein jour.
Je redescends un peu pour emprunter un chouette sentier en balcon (enfin, ça monte et descend bien aussi...) qui me ramène au dessus de San Vincenzo (voir la carte sur la journée d'hier).
Après un aller-retour en solo au port pour prendre les billets du bateau de demain, et une bonne douche, nous partons en direction de Piscita pour aller au resto.
Martine se sent en forme et décide de monter à pied, sans attendre la navette.
A peine installés sur la terrasse du resto, une première explosion nous offre un superbe jaillissement de lave.
Il fait nuit et cette fois c'est bien rouge ! On est certes plus loin qu'hier mais on voit quand même très bien.
En 20', nous aurons trois belles explosions. Quel spectacle...
Il se passe ensuite un bon moment de calme ; la chambre magmatique doit se remplir, certainement.
Puis nous aurons encore deux belles explosions avant de partir, et on distingue également de temps en temps le halo d'autres projections émanant d'une bouche qui nous est masquée.
Ah, j'oubliais, le repas était très bon, même si on a un tendance à manger le nez en l'air.
Il faut préciser que les explosions sont brèves (quelques secondes) : il ne faut pas les rater !
A ce sujet, les photos sont extrêmement difficiles à prendre et je n'ai pu capter que la fin des explosions, quand la gerbe de lave retombe, mais c'est déjà çà... De plus, les images ne sont pas toujours nettes en raison des vitesses extrêmement basses utilisées. j'avais bien emmené le pied photo hier, mais impossible de le mettre en place en raison du vent...
Nous rentrons tranquillement, à pied, en savourant ce bonus.
Au total, j'ai parcouru 22km dans l'île aujourd'hui...
C'est un très bon plan pour ceux qui ne veulent pas, ou ne peuvent pas, monter au sommet.
La navette du resto rend ce poste d'observation accessible et dîner, à la bougie, face au volcan, c'est top.
Pour info, il existe aussi des sorties en bateau, qui se positionnent en face du volcan, pour observer les éruptions.
En principe, pas de connexion internet pour les deux jours qui viennent (nous serons à Salina).