Après un petit-déjeuner encore bien copieux, nous prenons la direction des hauts-plateaux du Vercors, par le col du Rousset.
Il fait 20° dans la vallée et la montée de ce joli col se fait au soleil. Toutefois nous remarquons que nous perdons 1° à chaque km... Or il reste 15km pour arriver au sommet !
Le haut du col est en fait un tunnel qui traverse la montagne.
Au milieu du tunnel, les phares se perdent dans un sorte de brume et on émerge de l'autre côté dans un épais brouillard !
A tâtons, nous suivons la route sur quelques km et nous stoppons, en pleine forêt, au "stade" de biathlon Raphael Poirée. Cet espace, en pleine montagne, offre bien sûr des pistes de ski de fond l'hiver ainsi qu'un pas de tir et une piste goudronnée de 2 km pour l'entrainement en ski à roulette l'été.
Sur le site se trouve également des parcours d'orientation, en accès libre, ce qui nous intéresse aujourd'hui.
On s'équipe pour faire face aux 9° et nous voilà partis.
L'ambiance est sympa dans cette belle forêt et on se met à la recherche des balises alors que le voile de brume semble se dissiper un petit peu.
On termine le parcours bleu, composé de 11 balises de difficulté intermédiaire, et c'est déjà la fin de matinée.
On poursuit notre route vers Font d'Urle, où on a repéré le "sentier du karst", une petite rando sympa.
Hélas, le brouillard s'épaissit dans ce coin là et le pique-nique se fait dans la voiture.
On part quand même sur le début du sentier, histoire de chercher 2-3 géo-caches et de visiter la glacière, non loin de là.
Le gps nous aide à localiser la cavité, qui dispose de deux entrées. Une visite au fond de la salle, vaste et profonde (-56m), nous permet de voir... qu'il n'y a plus de glace !
La marmotte, gardienne de l'entrée, nous le confirmera un peu plus tard.
On continue un peu la balade jusqu'à la géo-cache de la Porte d'Urle mais le brouillard est pénétrant et on ne voit pas grand chose. Et puis, il vaut mieux éviter de se perdre sur ces plateaux... Le gps est notre ami et nous ramène sagement à la voiture.
A quelques km de là, nous faisons un petit crochet pour aller voir la grotte du Brudour, une jolie résurgence accessible par un chemin sous-bois en une dizaine de minutes à peine.
Petite pause ensuite au col de La Chau, qui domine Vassieux-en-Vercors, et où se trouve le Mémorial de la Résistance.
Ces lieux ont connu des heures sombres, reflet de la barbarie des hommes.
C'est une terre du souvenir.
Les jours suivant le 6 juin 1944 et le débarquement, l'excitation est à son comble en France et dans le Vercors. L'ordre de Londres est le signal de l'action générale. De nombreux volontaires affluent dans le Vercors : ils sont 4000, début juillet, et ils proclament la République, faisant flotter le drapeau tricolore sur un territoire déclaré "libre".
C'est un défi à l'ennemi. A Grenoble, le général Allemand Karl Pfaulm décide d'en finir. Le 21 juillet, 15000 hommes sont lancés à l'assaut du Vercors, par les routes, par les "pas", ces cols escarpés que l'on en franchit qu'à pied, et par les airs. A Vassieux se posent les planeurs à croix noires de la Waffen SS, là où les maquisards attendaient les alliés. Ils sont surpris et la plupart sont tués sur place. Les commandos allemands s'emparent du village et sèment la terreur.
Après une semaine de combat acharné mais inégal, le Vercors est à genoux. Plus de 600 résistants et une centaine d'allemands sont tués.
Quant à la population, exposée à la sauvagerie des assaillants, elle paie un lourd tribut : 201 personnes meurent dans des conditions souvent atroces, 41 autres sont déportées, 573 maisons sont détruites.
Retour au col du Rousset, où on redescend deux lycéennes qui viennent de faire la via ferrata entre midi et deux, heureusement côté ensoleillé.
On retrouve le soleil et des températures chaudes avec la vallée. Quel contraste !
Après un bon petit thé, l'équipe se sépare en deux : footing d'un côté, tour au village de l'autre.
Pour le dîner, retour au moulin d'Enzo. Une bonne adresse...